Synthèse

Les National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine (les National Academies) ont été chargées par Sandia National Laboratories d'évaluer l'état des applications médicales, de recherche, de stérilisation et autres applications commerciales des sources radioactives et des technologies alternatives (non radio-isotopiques) aux États-Unis et dans le monde. L'objectif de l'étude était de soutenir les activités existantes et futures dans le cadre du programme Office of Radiological Security de la National Nuclear Security Administration, afin de réduire l'utilisation actuelle de matériaux radiologiques à haut risque dans ces applications et de promouvoir l'utilisation de technologies alternatives. L'étude a porté sur les sources de catégorie 1, 2 et 3, qui sont les trois catégories de sources les plus dangereuses dans le système à cinq catégories élaboré par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le système classe les sources principalement en fonction de leur potentiel à provoquer des effets déterministes¹ sur la santé d'une personne les manipulant ou entrant en contact avec elles si elles ne sont pas gérées ou protégées de manière sûre. Le système ne prend pas en compte les effets stochastiques, tels que le développement futur de cancers qui pourraient être induits par la proximité des sources radioactives si elles ne sont pas gérées de manière sûre et sécurisée ou les conséquences socio-économiques des incidents radiologiques impliquant ces sources radioactives. Les organismes de réglementation nationaux, dont la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis (U.S. NRC), ont adopté le système de catégorisation des sources de l'AIEA pour réglementer la sûreté et la sécurité des sources radioactives.

Les National Academies ont nommé un comité d'experts pour réaliser l'étude et préparer un rapport technique. Le comité a utilisé un précédent rapport des National Academies sur le même sujet² comme base de référence pour évaluer les développements dans l'adoption de technologies alternatives aux sources radioactives.

Le comité a constaté que les sources radioactives continuent d'être largement utilisées à l'échelle nationale et internationale et qu'il y a plus de sources à haut risque (catégories 1 et 2) et probablement plus de sources radioactives de catégorie 3 aux États-Unis aujourd'hui qu'il y a 12 ans. Bien que l'adoption de technologies alternatives des sources radioactives ait progressé, elle s'est faite à des rythmes différents selon les applications, et pour certaines applications, aucune technologie alternative appropriée n'a été développée. Par conséquent, l'utilisation de sources radioactives de catégories 1 à 3 devrait se poursuivre dans un avenir prévisible. La sécurité, le suivi et la gestion appropriée de la fin de vie sont importants pour réduire les risques et accroître la responsabilité associée à ces sources.

Le comité recommande

• Recadrer le système de catégorisation des sources radioactives pour inclure le potentiel des sources en matière d'impacts probabilistes sur la santé et d'impacts économiques et sociaux et apporter des changements à la sécurité et au suivi des sources, le cas échéant.
• Élargir les exigences actuelles en matière de garanties financières pour s’assurer qu’elles couvrent adéquatement la gestion en fin de vie utile des sources radioactives nouvellement autorisées et élaborer une stratégie nationale pour la gestion en fin de vie utile des sources radioactives détenues et orphelines.
• Accorder la priorité au financement de projets de recherche et de développement qui visent à mettre au point des solutions de rechange à l’utilisation des sources radioactives dans des applications où il n’existe actuellement aucune autre technologie non radio-isotopique acceptable.
• Soutenir les études d'équivalence pour le remplacement des sources radioactives et l'adoption d'une technologie alternative.
• Lancer des recherches sur les alternatives au chlorure de césium pour les applications d'étalonnage.

Le comité a constaté que les technologies alternatives n'offrent pas une « solution universelle ». Cela est particulièrement évident dans les applications médicales dans les pays à revenu élevé, faible ou moyen, en raison des disparités marquées dans l'accès aux soins de santé et aux ressources. L'adoption de technologies alternatives pour le traitement du cancer dans certains pays à revenu faible ou intermédiaire a eu des effets négatifs imprévus sur les soins aux patients en raison du manque de ressources et d'infrastructures nécessaires pour rendre ces options viables. Le comité recommande que les efforts déployés par le gouvernement des États-Unis et d’autres organisations nationales et internationales pour réduire l’utilisation des sources radioactives à forte activité à l’échelle mondiale et dans les pays à revenu faible et intermédiaire soient guidés par l’examen des infrastructures et des besoins locaux.